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Vue d'ensemble du BioWall
Au Laboratoire de systèmes logiques (LSL) de l'Ecole
polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), nous concevons des circuits numériques bio-inspirés depuis plusieurs années.
Au cours de ces recherches, nous avons exploré la plupart des axes biologiques en quête d'une telle inspiration.
Cela nous a conduit des systèmes phylogénétiques, inspirés
par l'évolution des espèces, aux systèmes ontogénétiques
, inspirés par le développement et la croissance des organismes multicellulaires, en passant par les systèmes
epigénétiques, inspirés par l'adaptation des individus à
leur environnement.
Parmi ces axes de recherche, l'effort principal s'est concentré sur l'axe ontogénétique dans le cadre du projet
Embryonique. Ce projet tire son inspiration
du développement des individus multicellulaires et vise à conférer au matériel informatique certaines propriétés
des organismes biologiques, telles que la croissance et la tolérance aux pannes, notamment.
Nos activités ont suscité un réel intérêt dans des milieux divers et parfois inattendus. Ainsi l'intérêt le plus inattendu
fut sans conteste celui de Mme Jacqueline Reuge, qui a décidé de financer la construction d'une machine destinée à présenter
les principes de l'Embryonique au grand public, dans un musée (la Villa Reuge)
dédié à la mémoire de son défunt mari. Son soutien généreux nous a permis de maintenir une tradition: la vérification
des concepts de nos projets sous forme d'une réalisation matérielle.
Cette bonne fortune nous a donc permis de construire la machine dont on rêvait. La machine s'appelle
BioWall en raison de son inspiration biologique, d'une part, et de ses dimensions, d'autre part. Conçue
principalement comme une plate-forme de démonstration publique des propriétés de nos systèmes
embryoniques par le truchement d'interactions visuelles et tactiles, la réalisation finale du BioWall atteint des
dimensions impressionnantes (5.3mx0.6mx0.5m=3.68m3).
Sur cette machine, nous avons pu, pour la première fois, implémenter dans le matériel un organisme
doté de toutes les propriétés d'une machine embryonique. Cet organisme, la BioWatch, dont la fonctionnalité se résume
à compter les heures, les minutes et les secondes, permet de démontrer les capacités de croissance et d'autoréparation
de nos systèmes.
En un sens, l'implémentation de la BioWatch suffirait à justifier l'effort investi dans la construction du BioWall
(la réalisation de systèmes embryoniques étant primitivement le but de cette machine). Cependant, tout en développant
notre machine, nous avons rapidement réalisé que les possibilités d'une telle plate-forme ne se limitaient
pas à cette seule application. Comme le montre sa description technique, il s'agit d'une plate-forme
idéale pour le prototypage de toutes sortes de systèmes cellulaires à deux dimensions, c'est-à-dire de
systèmes composés d'un réseau de petits éléments localement interconnectés.
Les applications répondant à cette description sont nombreuses, en particulier dans le domaine des systèmes
bio-inspirés. Les automates cellulaires, par exemple, constituent un environnement très courant en recherche bio-inspirée.
Cela englobe, pour en citer quelques-uns dans un ordre de complexité croissante, le jeu de la vie de John Conway,
les boucles autoréplicatives initiées par Chris Langton et le constructeur universel de von Neumann.
Et bien que le BioWall soit parfaitement adapté à l'implémentation des automates cellulaires, il ne se limite pas à
cela. Comme autres exemples de systèmes bio-inspirés, nous décrirons l'implémentation d'un type particulier de
réseaux neuromimétiques artificiels développés par Alan Turing et la réalisation bidimensionnelle de Firefly, une machine
destinée à démontrer l'évolution matérielle en ligne.
Ces applications ne dévoilent qu'une faible partie des capacités du BioWall, capacités que nous continuons de découvrir.
La structure cellulaire de la machine constitue une plate-forme idéale pour le prototypage de systèmes bio-inspirés.
Ceux-ci exploitent en effet souvent une telle structure, que l'on retrouve communément dans la nature. La taille du
BioWall impose cependant un certain nombre de limitations (fréquence d'horloge, par exemple), mais sa faculté de
reprogrammation lui confère une remarquable souplesse d'emploi. Les interactions visuelles et tactiles du système
constituent des supports incomparables pour la dissémination des idées et pour la vérification matérielle de concepts
souvent réduits aux simulations logicielles.
Pour conclure, nous vous invitons tous à venir "jouer" avec la machine dans l'une des
manifestations où elle est exposée publiquement ou en contactant un membre du
staff pour organiser une visite dans notre laboratoire. Nous sommes aussi prêts
à mettre notre machine à la disposition d'autres groupes de chercheurs pour leur permettre de matérialiser leurs
idées et leurs concepts.
Ressources
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Prof. D. Mange, head of the project.
© Eurelios
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Graphical logo for the BioWall.
© E. Delessert
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