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Réseaux neuromimétiques de Turing
En 1948, Alan Turing écrivit "Intelligent Machinery",
une recherche fascinante sur différents modèles connectionnistes
qui s'apparentent aux réseaux neuromimétiques actuels.
Dans cette expérience, le visiteur peut créer et activer des
éléments pseudo-neuronaux sur le BioWall.
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En 1948, Alan Turing écrivit un rapport fort peu connu intitulé "Intelligent Machinery". A cette époque,
il travaillait à la conception d'un calculateur électronique - the Automatic Computing Engine (ACE) - au National
Physical Laboratory (NPL) à Londres. Turing n'attachant aucun intérêt à la publication de ses idées, ce papier
ne parut qu'en 1968, soit 14 ans après sa mort.
Peu de gens savent que le papier en question renferme une recherche fascinante sur différents modèles
connectionnistes qui s'apparentent aux réseaux neuromimétiques actuels. Fait surprenant, son employeur d'alors,
Sir Charles Darwin, petit-fils du naturaliste anglais bien connu, rejeta le manuscript en le qualifiant d' "essai
d'écolier". En décrivant des réseaux de neurones artificiels aléatoirement interconnectés, Turing a rédigé l'une
des premières contributions dans le domaine de l'intelligence artificielle (bien qu'il n'utilisa pas ce terme).
Les réseaux neuromimétiques de Turing ont été étudiés récemment de façon détaillée dans un
ouvrage.
Turing qualifia ses réseaux de machines non organisées. Il proposa principalement trois types de
machines: les machines non organisées de type A, de type B et de type P. Les machines de type A et de type B
sont des réseaux booléens formés de simples portes NAND (les neurones) connectées aléatoirement, chacune d'elles
recevant exactement deux entrées (les synapses) provenant des autres neurones. Les neurones sont synchronisés à
l'aide d'un signal d'horloge global. Contrairement aux réseaux de type A, les réseaux de type B, qui ont des connexions
modifiables (par un simple interrupteur), peuvent être "organisés" par un agent externe (en activant ou en désactivant
les connexions) pour accomplir une tâche donnée. L'introduction des réseaux de type B devait, à la base, permettre de
renforcer les liaisons utiles et de couper les inutiles. Une motivation plus profonde visait à construire des machines
capables d'apprendre. L'idée d'organiser des réseaux de neurones et de connexions initialement aléatoires représente
l'aspect le plus significatif du papier de Turing.
Dernièrement, les réseaux neuromimétiques de Turing ont été implémentés sur le tissu reconfigurable du BioWall.
Chacune des 2000 unités de la machine peut être configurée de façon interactive en choisissant une fonction parmi cinq
possibles: (1) cellule vide, (2) neurone, (3) connexion, (4) synapse ou (5) cellule d'entrée. L'utilisateur (superviseur
externe) est invité à découvrir et à modifier le comportement d'une machine non organisée de type B, en ouvrant ou en
fermant les sysnapses, d'une part, et en modifiant les entrées du réseau, d'autre part. Ces modifications résultent de
simples pressions sur les membranes tactiles. Cette application est avant tout une démonstration des réseaux neuromimétiques
de Turing sur du matériel reconfigurable (la première à notre connaissance). Elle met cependant également en exergue la
fusion des axes ontogénétiques et epigénétiques dans un seul et même tissu artificiel.
Pour en savoir plus
Ressources
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Full view of
a network,
© Eurelios
47KB JPEG |
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Partial view
of a network.
© Eurelios
54KB JPEG |
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Neural network
construction.
© SAVE,
EPFL
2,845KB MPEG |
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Turing neural
nets on the BioWall.
© SAVE,
EPFL
1,518KB MPEG |
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